QUELQUES  REGLES  PRATIQUES  POUR  POURIM.

Nos sages ont institué quatre commandements (mitsvoth) à Pourim : la lecture du rouleau d’Esther, le repas festif, l’échange de cadeaux alimentaires avec des amis et des dons aux nécessiteux. Chacune de ces recommandations rabbiniques est basée sur le texte même de la Méguilah.

Nous célébrerons POURIM 5784 à la sortie de ce Chabbath Vayikra et le Dimanche 24 Mars.

1°) Compte tenu de l’importance des évènements et de l’issue heureuse qui ont marqué l’histoire de Pourim, Mordekhaï fixa, en sa qualité de Chef de la Grande Assemblée – Kénesseth Haguédola – de commémorer et de célébrer cette grande victoire des juifs sur leurs ennemis en lisant chaque année l’histoire d’Esther (IX 20, 28 à 30).

Tous sont concernés par cette obligation, y compris les femmes et les enfants. Cependant, une femme ne pourra acquitter un homme de son obligation, de même pour un enfant. Par contre, une femme pourra lire la Méguila pour une autre femme. Le principe est le suivant : seul celui qui est astreint à l’obligation religieuse peut acquitter celui qui est dans le même cas.

Celui qui a déjà lu, peut aussi lire et répéter la Méguila pour les autres, autant de fois que nécessaire, avec les bénédictions d’usage.

La Méguila doit être lue deux fois : la veille et le jour de Pourim. Il est recommandé d’aller l’écouter à la synagogue de la bouche du Rabbin ou de celui qui sait la lire avec sa cantillation.

Le rouleau d’Esther doit être écrit sur un parchemin, avec autant de précision et de scrupules que pour le séfer Torah. C’est sur  ce parchemin que la lecture publique doit être faite, de façon articulée et chantée.

L’officiant prendra soin de ne pas poursuivre sa lecture tout le temps que l’assemblée hue et agite des crécelles en entendant le nom honni de Haman, selon l’usage, afin que l’assistance ne manque pas un mot de sa lecture.

Il convient de dérouler entièrement la Méguila avant la lecture, conformément aux missives et avis à la population qui étaient écrits sur des rouleaux de parchemin que le déclarant déroulait pour la lecture. 

2°) Le repas de Pourim doit être pris vers la fin de l’après-midi et doit se poursuivre jusque dans la soirée, après la fête. Ce repas doit être particulièrement copieux et bien arrosé, dans une ambiance de fête et d’allégresse. Il convient toutefois de ne point dépasser les limites de la bienséance et de la dignité, afin de ne pas transformer cette séouda en une beuverie dégradante.

Il est d’usage d’inviter famille et amis pour augmenter la joie et la réjouissance à sa table.

Ce repas festif doit rappeler le festin donné par Assuérus lors de son accession au trône et auquel il avait invité également les dignitaires juifs de son royaume (I v.5 à 8). Ceux-là avaient fauté en participant à ces bacchanales ; le festin de Pourim doit rectifier leurs écarts en restant dans les limites de la dignité dont seule la table juive sait faire preuve. 

3°) Durant toute la journée de Pourim, l’on doit s’adresser mutuellement des présents comestibles, au moins deux mets à au moins un ami de son choix. Cette pratique est destinée à renforcer l’amitié et l’unité dans le peuple, puisque face au complot de Haman, c’est tout le peuple solidairement qui était concerné et menacé. Ceci afin de démentir les propos de l’intriguant qui avait présenté Israël comme un peuple dispersé et divisé, méprisable dans sa désunion (III v.8).

4°) Comme corollaire de ce qui précède, nous devons montrer une attention redoublée vis-à-vis de nos pauvres afin qu’ils ne soient pas exclus des réjouissances de Pourim auxquelles ils ont totalement droit. Pour cela, nous devons accorder à chacun, selon nos possibilités, deux dons en argent et en nourriture.

Il n’est pas convenable de vérifier la réelle précarité du nécessiteux lorsqu’il tend la main, à Pourim. Il est louable d’inviter, si possible, un indigent à notre table le jour de Pourim. Il n’y a pas de plus grande mitsvah que celle de réjouir le cœur des pauvres.

S’il n’y a pas de pauvre dans notre entourage, il est bon de mettre une petite somme d’argent de côté et de la remettre ensuite à un indigent, lorsqu’on en rencontrera.   

5°)  Rappelons que Pourim est célébré, à Jérusalem ou dans les villes entourées de murailles, le 15 Adar II et non le 14 comme tout le reste des Communautés. Ceci en raison des évènements qui se sont déroulés à Suse, la capitale, le 15 Adar, à la demande de la reine Esther. Ce sera donc le Lundi 25 Mars, cette année.