LE  SEDER  DE PESSAH EN PRATIQUE

La soirée du SEDER de Pessah, est conçue pour ressentir l’émotion et l’état d’esprit de la sortie d’Egypte, comme si on y était il y a trente cinq siècles. Mais c’est précisément là que se trouve la difficulté : comment ressentir un lien ou une émotion à propos d’un évènement aussi éloigné dans le temps ? Comment vivre l’évènement avec enthousiasme si l’on sait que tout cela est si éloigné ?

Le Séder nous apporte la solution, en y associant les enfants dont la participation active, dans un souci pédagogique, nous oblige à nous consacrer entièrement à la symbolique de la soirée et à la rendre vivante et attractive, pour les petits comme pour les grands.

  • Le Seder  signifie « l’ordre » ou, pour ce cas, le « programme » qui est une suite précise de 14 éléments successifs, dont il faut bien respecter le déroulement « dans l’ordre ». Il est conçu pour maintenir l’attention des participants jusque tard dans la nuit. En effet, le Seder comporte une ligne directrice, intégrant progressivement ses étapes, afin de partir d’un point de départ, et d’arriver à la ligne d’arrivée, en ayant assimilé chaque étape. Le Kiddouch en est la première pour accueillir officiellement la Fête, comme tous les soirs de fêtes et de Chabbath. Chacun doit avoir sa coupe de vin à lui, ou de jus de raisins, et le chef de famille récite pour toute la famille. Le Kiddouch doit être bu ensuite, accoudé du côté gauche. C’est la 1ère des quatre coupes de vin que nous devons boire ce soir.
  • La brisure de la matsa du milieu, parmi les trois placées dans le plateau, symbolise la « déchirure de la Mer Rouge » pour laisser le passage du peuple d’Israël après sa sortie d’Egypte. La formule consacrée qui accompagne ce geste, peut être dite en arabe, en espagnol ou en anglais, selon les rites, afin de bien comprendre de quoi il s’agit.
  • Le plateau que l’on tourne au-dessus de la tête des convives, rappelle la façon qu’avaient et qu’ont toujours, certaines tribus africaines ou habitants du désert, de transporter leurs vivres et paquets sur la tête, tout en gardant les bras libres pour porter les enfants et nourrissons. C’est ainsi qu’on imagine que nos ancêtres sortirent d’Egypte. Cette tradition fortement ancrée chez les sépharadim, n’est toutefois pas une obligation rituelle.
  • La lecture de la Hagadah est, sans nul doute, le clou de la soirée et en constitue l’essentiel. C’est à ce moment qu’il faut s’assurer que les enfants sont bien éveillés et les faire participer autant que possible. Les adultes ne sont pas de reste, bien sûr, car ils doivent animer et commenter abondamment cette soirée sacrée. La Hagadah commence par une invitation lancée à la cantonade, envers tous ceux qui n’ont pas où passer Pessah et qui sont dans le besoin. La soirée du Séder est très égalitaire, car elle permet à tous, quelle que soit sa condition matérielle et sociale, de se sentir libre et rattaché à ce peuple qui sort d’Egypte où il fut esclave.

L’exemple de ces cinq grands maîtres de la Michna, qui sont cités en début de récit, illustre parfaitement la nécessité de toujours élargir le champ des commentaires de la sortie d’Egypte, au point même d’y passer toute la nuit. Chacun à son niveau de connaissances, doit se faire un point d’honneur de lire, de traduire et d’expliquer aux autres au mieux de ses capacités. La lecture de la Hagadah se conclue par la seconde coupe de vin.

  • Le repas est introduit, comme toujours, par l’ablution des mains et la bénédiction du Motsi à laquelle est ajoutée la bénédiction spéciale pour la consommation de la Matsa, qui est une obligation Thoraïque le 1er soir.
  • Après le repas, nous mangeons « l’Afikoumane » qui est la seconde moitié de la matsa, et qui symbolise l’agneau de Pessah, le korbane Pessah que l’on mangeait après le repas, pour se souvenir de celui qui fut immolé lors de la sortie d’Egypte. Le goût de cette matsa doit rester en bouche pour conclure le Séder.
  • Nous récitons ensuite le Birkath Hamazone, conclu par la 3° coupe de vin.
  • Nous chantons ensuite la seconde partie du Hallel, Psaumes de louanges chantés dans les grandes occasions ; nous buvons la 4ème et dernière coupe de vin.
  • La soirée du Séder se conclue par des chants liturgiques spécifiques qui louent D. et décrivent Sa justice éternelle qui nous permit de sortir d’Egypte. Le dernier de ces chants étant « Had Gadia », composé en araméen, racontant comment une cascade d’évènements fut provoquée par le seul fait que ce petit agneau fut dévoré par le chat, qui lui-même fut mordu par le chien etc…. Ce chant superbe illustre la chaîne de la causalité et affirme qu’après tous les intervenants dans l’histoire, seul D. reste le Juge Suprême en tant que Cause Suprême.

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