A NOS CHERS FRERES ET SŒURS

Nous venons de célébrer la belle fête de CHAVOUOTH, ainsi appelée parce qu’elle conclut la longue période des Sept Semaines du OMER, qui séparent PESSAH de CHAVOUOTH.

Mais cette fête, est aussi appelée dans la Tradition rabbinique «HAG MATANE TORATENOU», la célébration du DON DE LA TORAH, le 6 SIVANE 2448  de l’ère hébraïque. C’est cet évènement majeur qui motive le compte scrupuleux que nous faisons tous les soirs, depuis le 2ème soir de Pessah, jusqu’à la veille de Chavouoth : quarante neuf jours exactement, qui se concluent par la célébration du don de la Torah.Cette supputation du Omer, démontre notre impatience d’arriver à ce grand évènement, ce grand rendez-vous donné par D. pour Se révéler à Son peuple, au mont Sinaï, comme le ferait toute personne qui attend en languissant l’arrivée d’un très grand évènement qui changerait sa vie.

Pourtant, l’attente impatiente d’un tel évènement de l’histoire d’Israël, ne provoque pas, tant s’en faut, l’engouement que cette Fête mérite. Alors que chaque juif est fier de revendiquer son appartenance au peuple d’Israël et son ascendance à nos Patriarches Abraham, Isaac et Jacob, la raison d’être de cette appartenance, sa quintessence même, ne semble pas lui apparaître devant les yeux.

Que serait le peuple juif sans sa Torah ? Un peuple à tout autre pareil !

Que serait l’Etat d’Israël sans la Torah ? Un pays à tout autre pareil !

Comme l’avait dit Rav Yossef, un sage du Talmud : « S’il n’y avait pas eu ce jour de Chavouoth qui me détermine, combien de Yossef y a-t-il dans la rue ?! ».

Alors, comment ne pas marquer fortement l’évènement du don de la Torah qui a fondé l’identité et la spécificité d’Israël ?

Certes, notre synagogue était (presque) pleine ce premier jour de Fête, mais était-ce en proportion de l’importance de notre Communauté perpignanaise ? Certainement pas ! La cour et l’abord de la Synagogue auraient été bondés, et même si cette modique fréquentation peut être constatée dans bien d’autres communautés de France et de Navarre, cela n’atténue pas l’étonnement et la déception. Les arguments habituels pourraient être invoqués, bien sûr, comme ceux des obligations professionnelles, la période des examens scolaires et universitaires, que la Fête tombe au milieu de la semaine et d’autres ; mais ils ne seraient que la confirmation du peu d’intérêt que les juifs accordent, de nos jours, à CHAVOUOTH.

Pourtant, les offices sont assurés de la meilleure façon qui soit, dans la forme et dans le fond ; la lecture solennelle des DIX PAROLES cantilée comme nulle part ailleurs et je pèse mes mots, qui ravissent les fidèles présents, mais qui ne motivent pas les nombreux autres, absents, n’ayant pas même conscience de ce qu’ils manquent.

A cette constatation s’ajoute une autre, plus difficile à admettre : l’immutabilité du comportement religieux des fidèles dans leur ensemble. En effet, cette observation de la fréquentation de la Synagogue dans les grandes Fêtes, pouvait être faite l’an dernier, comme il y a dix ou vingt ans et comme elle pourrait être faite l’année prochaine et dans dix ans. La passivité communautaire est récurrente autant que désolante, c’est bien connu, et rien ne semble mobiliser un peu plus les consciences assoupies des juifs.

Alors que les comportements sociétaux maintiennent de plus en plus les gens chez eux devant leurs téléviseurs et leurs écrans d’ordinateurs et de téléphones portables, sauf pour sortir manifester contre Israël… la Tradition juive veut plutôt faire se rassembler les juifs dans les synagogues et dans les lieux d’études, pour puiser les forces spirituelles les uns des autres. C’est bien dans le rassemblement total du peuple d’Israël au pied du mont Sinaï, que D. Se révéla, lui parlant de Sa Voix, dans une apparition mirifique. La frayeur et la vibration du peuple devant cette théophanie, était due au fait qu’il l’avait vécu ensemble, pour marquer d’un sceau indélébile la conscience et la mémoire d’Israël.

Ce n’est certainement pas en restant à la maison, et encore moins au bureau ou au magasin, que l’on peut ressentir quoi que ce soit de ce qui est ineffable !   

Je le rappelle, la Synagogue est le lieu privilégié du rassemblement et de la prière d’Israël. Nous avons un bel espace dédié à ces deux effets : profitez-en !